Dom la Nena et le Quatuor 4:16, harmonie pour accorder Cully

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Quand la musique transcende les genres et les âmes : Dom la Nena, accompagnée du talentueux Quatuor 4:16, formé d’étudiants de l’HEMU, promet un concert inédit et envoûtant au Cully Jazz, ce mardi soir. Le Temple, lieu historique et empreint de spiritualité, accueillera ces artistes en parfaite harmonie.

C’est dans une ambiance enchanteresse que les répétitions de Dom la Nena et du talentueux Quatuor 4:16, composé d’étudiantes et étudiants de l’HEMU, ont résonné d’une beauté pure et exaltée sous les vitraux du Temple de Cully. Ce mardi soir à 20 heures, ils se produiront ensemble pour le Cully Jazz, offrant un spectacle inédit entre classique et pop.

Le Quatuor 4:16, formé de Sebastián Ramírez Cordero (violon), Sol Molina Pino (violoncelle), Gabrielle Rickenbacher (violon) et Camille Stromboni (alto), tous en troisième année à l’HEMU, ont reçu les partitions, mais n’ont jamais rencontré Dom la Nena avant la répétition d’hier matin. Dans la bâtisse, entre la formation éphémère et Dom, c’est un coup de foudre, car, « ça ne se passe pas toujours aussi bien », explique cette dernière entre deux morceaux.

Selfie des artistes, avec de g. à d. Dom la Nena, Gabrielle Rickenbacher, Sol Molina Pino, Camille Stromboni et Sebastián Ramírez Cordero
De g. à d. Dom la Nena, Gabrielle Rickenbacher, Sol Molina Pino, Camille Stromboni et Sebastián Ramírez Cordero. © DR

Écharpes coites, orgue baroque et profondeur émotionnelle

Dom la Nena est une artiste brésilienne accomplie, multi-instrumentiste et compositrice. Jouant principalement du violoncelle, elle est aussi chanteuse et navigue avec grâce entre les genres, depuis la France. Connue pour sa sensibilité artistique et la profondeur émotionnelle de ses œuvres, elle rend hommage à sa longue histoire d’amour avec son violoncelle, prénommé Leon, au travers son dernier album sorti le 7 avril, et enregistré en toute intimité à domicile.

En fin de matinée, le soleil réfléchi dans les vitraux héraldiques du Temple, d’habitude voué aux cultes chrétiens. Les vestes et écharpes posées sur les bancs semblent former un public coi, témoins de la magie qui se crée entre les artistes. L’orgue, placé en tribune, domine l’assemblée, sous des airs baroques m’as-tu-vu. On l’a vu.

Cordes préparées, verres à blanc et consignes rythmiques

Sur la scène du Festival, on réfléchit aussi. Mais à la musique, cette fois. « Sol Sol Sol Do Do », fredonne Dom la Nena à ses musiciens, en guise de consignes. Aussitôt dit, les archets s’activent, glissent sur les 20 cordes préparées à toutes les attaques. Ils se comprennent. L’expression sous-estimée « accorder nos violons » prend soudain tout son sens.

Portrait de Dom la Nena.
Membre du duo Birds on a wire, la musicienne de 33 ans n’hésite jamais à viser la perfection. © Dom la Nena / Jeremiah

On est bien à Cully. Ici, à côté de la grappe de raisin qui trône au milieu du jeu, dans les verres à blanc consignés, on y boit même de l’eau (on a vérifié). Aux pieds des artistes, dans la chaleur du Temple, ici et là, les godets d’eau ne font pas long feu. Un peu plus vite ? Un peu moins vite ? On ne parle plus de l’eau. Avec ou sans rythmique ? Les cinq musiciens débattent, toujours en harmonie. Ils testent, puis retestent.

Réverbération démesurée, ingéniosité musicale et brouhaha obsédant

Cependant, un problème persistant et obsédant vient perturber les répétitions. En raison de l’architecture particulière du Temple, les notes d’Universo – le single du nouvel album de Dom la Nena, «Leon» – résonnent avec une intensité démesurée. « C’est très brouhaha », entérine Jeremiah, mari de la musicienne, réalisateur à la ville. Alors, on rejoue. Face à ce défi acoustique, les artistes redoublent d’efforts et d’ingéniosité. Ils expérimentent différentes dynamiques, jouant plus fort, puis moins fort, avec ou sans sourdines. Les membres du quatuor se relayent pour écouter attentivement le rendu sonore depuis la nef, cherchant à appréhender et à résoudre ce « brouhaha » à cordes. Chacun y va de sa proposition

Sur scène, en définitive, on n’y arrive pas, on ne trouve pas, on reste décidément pantois devant cette réverbération capricieuse. Les visages se tendent et les esprits bouillonnent. «Mieux vaut aller manger…», suggère Sebastián, en bon serviteur. Dom précise: «Et nous reprendrons plus tard, à têtes reposées». Alors, toutes et tous s’éloignent, soudainement, dans le vent sec d’avril. Le sourire et les rires sont, eux, déjà de retour. Qui de la perfection ou de la réverbération gagnera cette lutte acharnée? Réponse, ce soir, à 20h00.


Dom La Nena & Quatuor 4:16 se produiront au Temple, le 18 avril 2023, à 20h00 – annoncé complet.
La 40e édition du Cully Jazz Festival se déroule du 14 au 22 avril 2023.
Infos, billetterie et programme sur cullyjazz.ch/programme.

Portrait de Dom la Nena, avec son violoncelle.
Posté par Malick Reinhard
mardi 18 avril 2023
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