UN VERRE DE JAZZ – Avec les petites mains qui contrôlent vos certificats Covid

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David Canova, l’un des trois responsables de l’équipe de contrôle des certificats Covid du Festival, a répondu aux questions de Malick Reinhard, notre nouveau et très cher journaliste de caveaux.

«Vous avez votre pass sanitaire, s’il vous plaît ?» Durant le premier week-end du Festival, la formule à la mode a été répétée 4’005 fois. C’est le sujet du moment. Le certificat Covid fait parler de lui. Ici, on a dû l’utiliser pour pouvoir organiser cette édition et permettre au public de notamment déambuler démasqués dans les différents lieux du Festival.

Toutefois, pour contrôler tous les précieux sésames, public et back-stage confondus, il a fallu faire appel à une armée de bénévoles, prête à scanner du QR Code en masse. Cette armée, elle s’appelle la «Leeloo Multipass» (en hommage au « Cinquième Élément »). Pour en savoir un peu plus sur ce dispositif singulier, entre les deux week-ends du Festival, je suis allé boire «Un Verre de Jazz» avec David Canova, l’un des trois responsables de cette joyeuse équipe.

CJF: Salut David. Merci de prendre un peu de temps pour moi durant ce rush. D’ailleurs, comment s’est passé ce premier week-end ?

David Canova: Étonnamment, les gens étaient vraiment dans le respect du dispositif. C’est-à-dire que la plupart a compris pourquoi ce pass sanitaire est demandé. Vraiment, on n’a pas relevé de cas notables, ou des personnes qui décidaient de boycotter. Il y a eu quelques personnes qui n’ont pas vraiment compris cette décision, mais elles se sont montrées compréhensives.

Et pourquoi ça s’est si bien passé ? C’est parce que l’on est en Suisse, parce qu’il y a véritablement une «majorité silencieuse», ou bien vous êtes juste vachement bons ?

C’est intéressant comme question [il rit]. À mon avis, il y a une majorité silencieuse. Ce sont des gens qui ont déjà fait leur choix, qui ont décidé de se faire vacciner. Et, effectivement, certains anti-vax sont bruyants. Pourquoi ? Je ne comprends pas ça, moi.

Est-ce que tu insinues que le Cully Jazz a un positionnement pro-vax ? Il y a un message politique là-derrière ?

Je serais tenté de renvoyer la question à Jean-Yves [Cavin, le co-directeur du Festival, ndlr.]. Mais, personnellement, je pense que le comité d’organisation est composé de gens qui savent prendre des décisions et savent dire à un moment: «Voilà, on dit stop, on prend cette décision et celle-ci est mûrement réfléchie». À ce niveau-là, par contre, je ne pense pas que Jean-Yves ou Guillaume [Potterat, l’autre co-directeur du Festival, ndlr.] ont voulu se démarquer en prenant cette décision. Ils ont juste envie de faire vivre le Festival.

Note de la rédaction : afin d’accueillir plus de 500 personnes par jour, le Festival est obligé d’appliquer les directives fédérales qui imposent de fonctionner avec le certificat Covid pour organiser cette édition.

Donc, c’est envisageable d’organiser un Festival, sous cette forme, de manière pérenne ? Ou bien, c’est avant tout des «soins intensifs» pour des événements qui perdent de l’argent ?

Disons que le pass sanitaire a débloqué la situation. Pour ma part, c’est vraiment à ce moment là que j’ai été rappelé par le comité. Mais, non, le Chapiteau, pour lequel je travaille habituellement, n’est pas là. Le nombre de personnes sur site est limité. C’est joli, ça fonctionne, mais, malheureusement, ce n’est pas l’esprit du Festival. Et puis, franchement, de ce que je pense, ça doit être chiant d’être à dix personnes maximum, avec un masque, à 50 mètres de l’artiste, en train de regarder le concert avec des jumelles [il rit]. Qu’on le veuille ou non, le passeport sanitaire offre des avantages. Nous ne faisons qu’en profiter.

Et du coup, ça représente combien de staffs pour accueillir tout ce beau monde ?

Ce sont douze personnes. C’est un chiffre correct, mais ça n’a pas été facile de trouver du monde. L’enjeu, c’était de trouver des personnes qui, premièrement, sont disponibles au mois d’août plutôt qu’au mois d’avril. Deuxièmement, trouver des personnes d’accord avec la politique du Festival et, troisièmement, trouver des personnes qui sont soit vaccinées complètement, soit guéries récemment, soit d’accord de se faire tester régulièrement pendant le Festival. Dans tous les cas, toutes doivent présenter chaque jour un certificat Covid valide. Ensuite, on leur donne un joli bracelet de couleur. Pareil pour le public [IN et OFF, ndlr.], les artistes et les prestataires.

Le prochain objectif, alors, c’est de retrouver «ton» Chapiteau ?

Oh oui, qu’est-ce qu’il me manque ce Chapiteau [il rit] ! Là-bas, c’est un petit peu une famille dans la famille, des copines et copains qu’on retrouve chaque année. Et puis, ça me manque aussi ce moment de grâce, quand le Chapiteau est encore vide, avant les concerts. Les lumières s’allument doucement, les artistes viennent répéter et se chauffer un peu. C’est encore tout doux, ce sont des ambiances incroyables. Et ça, oui, ça me manque. À Cully, chaque scène du Festival a vraiment son âme.

Pour le week-end prochain, on table sur quoi ?

On va avant tout continuer comme on a fait ce week-end. On va juste essayer d’améliorer le scannage des pass. Durant les premiers jours, on a rencontré des pass sanitaires venant de l’étranger, qui n’étaient pas reconnus par l’application proposée par le gouvernement. On a donc dû contrôler ces entrées manuellement, avec le passeport et le certificat présenté. Pour le week-end prochain, on va donc essayer d’anticiper un peu mieux cette situation. Et puis, de boire des verres, évidement [il rit].

Merci David.


Le Cully Jazz Festival, en version estivale, se déroule du 20 au 29 août 2021.
Infos, billetterie et programme sur cullyjazz.ch.

Posté par Malick Reinhard
jeudi 26 août 2021
Catégories
Blabla, CullyScope, Interview

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