Le jeune pianiste, qu’on croise souvent au Festival OFF et lors des jams au Caveau des Vignerons, s’est produit pour la première fois sur la scène du Chapiteau vendredi soir. Avec son trio, composé du batteur Maxence Sibille et du contrebassiste Kenneth Dhal Knudsen, ils ont réchauffé la salle en première partie du saxophoniste Wayne Shorter. Portrait-minute.
Nous avons de la chance, en Suisse romande, d’avoir une école attirant de jeunes musiciens talentueux qui, parfois, décident de rester dans la région pour le plaisir de nos oreilles. Gautier Toux fait partie de ces jazzmen romands d’adoption.
Originaire de Chartres, en France, Gautier est venu en Suisse pour étudier à la Haute École de Musique de Lausanne. Après un petit détour Erasmus au Danemark, il a obtenu son master l’année dernière. Resté dans la région pour un deuxième papier en pédagogie, il apprécie le paysage et les opportunités, plus nombreuses que dans sa ville natale.
Ses projets principaux sont bien sûr le trio, mais aussi Cauliflower, mélange de hip-hop soul et jazz, qui s’est produit sur la scène du caveau Mélanie Weber jeudi soir ou encore le quintet d’Erwann Valazza, qui lui a rendu la pareille en l’accompagnant pour son concert sur la scène du Chapiteau. « Je joue aussi bien des trucs très jazz que des trucs très rock. Dans mon trio aussi, ce n’est pas du jazz swing des années trente, c’est un jazz assez métissé avec un peu de rock, un peu de pop et du hip-hop parfois. Les autres projets influencent pas mal ma musique personnelle » Il dit d’abord choisir ses projets par plaisir. Il faut ensuite voir comment ça se passe en répétition et si le projet a de l’avenir et des concerts programmés.
Ambassadeur du Cully Jazz
« J’ai découvert le Festival en 2012. Je suis très vite venu aux Vignerons, et je suis devenu très très copain avec Maxence, Matthieu et Fabien. Depuis, je reviens tous les ans. Je répète à tous les Français et les Américains que je croise que c’est un gros festival avec une ambiance de petit festival, une ambiance familiale. » En plus de rassembler une programmation de qualité tant au IN qu’au OFF: « Certains artistes de qualité énorme pourraient aussi faire partie du IN. » L’attitude des programmateurs y est aussi pour beaucoup. « Ce sont des gens avec qui on a de la proximité. Il n’y a pas de distance, ni de prise de tête. » Et, bien sûr, la fête joue aussi pour la réputation de Cully. « Il n’y a pas d’autres festivals, dans lesquels j’ai pu la faire autant. C’est physique, mais c’est super. »