Leçon d’ethnologie au Temple

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On sort du Temple un peu étourdi, rêveur, après le tonnerre d’applaudissements qui a résonné dans le Temple hier en fin d’après-midi. Le rappel, la seule chanson en français, avait été en charge de ramener nos esprits dans la bourgade de Cully après ce voyage dans la mémoire des Balkans et de sa diaspora.

C’était un voyage ethnologique : des chants en vieux dialecte albanais de villages qui s’étaient exilés dans le sud de l’Italie il y a cinq cents ans, la dernière fête d’une bergère avec ses amies avant qu’elle parte épouser un homme, la nostalgie des exilés, l’amour un peu innocent, l’amertume qui nous hante.

Dans sa robe blanche un peu flottante, Elina Duni a quelque chose de la bergère elle aussi, avec sa voix et un tambourin pour seuls instruments. En face de la dryade qui officie sous la lumière des vitraux, le public l’écoute religieusement alors qu’elle s’accompagne tantôt d’une guitare, tantôt d’un piano, qu’elle se promène dans l’allée.

Dans ce Temple planté au milieu de Cully, pas besoin de plus pour voyager, pour peu qu’on tende l’oreille.

Posté par Bureau
lundi 13 avril 2015
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