Aspérités

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Au terme de ce premier week-end, il faut bien l’avouer: d’année en année ça se complique et ça se corse. J’avais vaguement essayé de mettre des mots dessus l’année passée, après un cap crucial et événementiel franchi le premier samedi soir du festival: jamais en eaux claires, toujours en eaux troubles. À la recherche de la difficulté, la musique lisse glisse sur mes plumes sans me faire plonger.

Ces aspérités chéries et adorées se sont révélées hier soir, loin des grandes scènes, tapies dans les retords d’un festival OFF réduit à son plus simple appareil, au strict nécessaire. Au schlag, ça coince. Pas seulement à l’entrée du lieu durant tout le premier set (s’asseoir par terre juste devant la porte, sérieusement ?), mais également sur scène, dans les potards et les basses fréquences, dans les retournements et les complications, dans la jouissance, enfin, de se taquiner, se chercher, se frotter. Trois petits jeunes à suivre, une belle armada sonore.

Forcément, Vignerons. Parce que DJ Phil revient chaque année, et parce que là ce ne sera jamais la même chose soir après soir. La barre était déjà à un joli niveau, et puis on a lancé cet os dans la fosse, ce guitariste serbe qui n’en pouvait plus d’aligner les mêmes accords concerts après concerts et qui n’attendait que la Telecaster d’un staff pour oser sortir de son harmonie. Première note, premier désaccord mélodique. Nos résidents tendent l’oreille, haussent le sourcil. S’en suivra une demie-heure de pure extase, de télépathie musicale et de symbiose parfaite. Une bulle a éclaté, un monde s’est ouvert.

Précarité, instabilité, hostilité. La mise en danger, vous vous en souvenez ? C’est ma religion. Prochaine messe au Temple, ce soir à 21h. Soyez fidèles, mécréants !

Posté par Bureau
lundi 13 avril 2015
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