Esprits yoruba et violon

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Un musicien entre sur scène, commence à jouer de la contrebasse ; vient ensuite un autre, il allume une bougie ou deux sur la scène puis s’assied à la batterie et frappe les fûts avec ses baguettes ; le pianiste arrive et laisser ses doigts parcourir l’ivoire et l’ébène de son clavier ; le suit un dernier larron, qui s’installe aux percussions. La musique monte, la tension suit. Déjà affutés, les musiciens se donnent à cœur-joie au milieu d’une atmosphère mi-intimiste, mi-festive : les bougies sont là, la lumière est tamisée, les musiciens font monter la tension avec des rythmes latins. Tout est prêt pour l’entrée de la prêtresse de cette première partie de soirée au Chapiteau. Entre Yilian Cañizares, son violon à la main, et ça explose !

Invoquant les divinités yoruba, nous racontant les femmes qui ont marqués sa vie et sillonnent son dernier album Invocación, Yilian Cañizares a tenu en haleine le Chapiteau par son énergie et le soleil cubain qui transparaissait entre les coups d’archet sur son violon. Comment résister à son sourire constant, à l’histoire qu’elle tisse au fil des chansons alors qu’elle nous raconte les inspirations derrière chaque morceau? Prenant le temps d’expliquer, et en français, tout le contexte autour de l’inspiration de Invocación, elle a conquis son public et l’a emporté loin des rivages culliérans pour une soirée.

Elle nous avait averti dans l’interview qu’elle avait donné au bord du lac il y a quelques semaines pour ce même blog, elle nous avait dit qu’il était difficile de ne pas faire un concert exceptionnel à Cully. Ce n’était pas de la forfanterie, mais ça nous est tout de même tombé dessus sans qu’on s’en aperçoive. Pris dans la transe, nous avons bu avec délice l’envolée de percussions de Cyril Regamey, les jeux entre le violon et le chant de Yilian Cañizares, le solo de congas de Inor Sotolongo, sans nous rendre compte que, solaire, ce groupe était en train de jouer les prolongations et ne semblait pas pouvoir s’arrêter dans sa bonne humeur.

À l’image de beaucoup d’autres concerts de cette édition, j’y suis allé sans trop savoir à quoi m’attendre, et comme cela a été le cas hier déjà, j’ai été rassasié par le premier groupe que j’ai vu durant la soirée. Cela me fait soupçonner que la cuvée 2015 peut d’ores et déjà être qualifiée d’exceptionnelle. Affaire à suivre!

 

Posté par Bureau
dimanche 12 avril 2015
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