Chaque semaine jusqu’au festival, le blog vous propose de faire connaissance avec un membre de son équipe de sémillants bénévoles.
Stéphane est Poubelle Boy : sous son air décontracté et son humour constant, son travail est indispensable au confort des festivaliers. En effet, lui et son équipe ont la tâche de gérer tous les déchets du festival. Il nous en parle avec passion !
Quelle est ta mission principale pendant le festival?
Péter plein de trucs pendant une semaine et que tout le monde me dise: « Bravo mec, bien joué ». Plus sérieusement, le gros du travail c’est essentiellement vénérer notre déesse compacteuse* avec les restes du festival, jouer à croquette avec des bouteilles vides et surtout, c’est le plus dur, ne pas trop se faire gronder après tout ça.
* La compacteuse à déchets, outil fonctionnel et ludique des poubelles boys. Ndlr
Depuis quand fais-tu partie de l’équipe?
Depuis plus qu’une main mais moins que deux.
Qu’est-ce qui te donne envie de revenir l’année suivante (ou pas)?
- Les photos de l’année dernière.
- L’énorme défi qui consiste à trouver un concept plus couillon que l’année d’avant.
- A chaque fois que je vois les autres poubelles boys….c’est assez souvent en fait.
- Le week-end du staff.
- La compacteuse.
- Accessoirement le jazz !
Hop une petite pause durant ton travail au jazz: on peut te trouver où?
La journée: au resto du staff pour le repas de midi qui est notre seule véritable pause. Le soir: j’évite les caveaux, je préfère la yourte* ou le chapiteau, le Next Step et le Temple pour les concerts. Dans mon lit si j’ai fait trop fort la veille !
*Espace détente des bénévoles. Ndlr
Quel conseil donnerais-tu à un nouveau festivalier?
Si tu n’aimes pas le blanc, va à Paléo…
Ton moment préféré en tant que staff?
Ça commence avec une petite démangeaison, rien de désagréable. C’est comme ce petit picotement dans la nuque avant que le film commence. Puis, une certaine excitation prend gentiment le dessus, marchera ou ne marchera pas? A chaque fois la même question même si je l’ai déjà fait des milliers de fois. Il y a clairement quelque chose de bon dans cette attente, surtout que là, plus on attend et meilleur c’est.
Elle est belle dans sa robustesse, elle impressionne dans son aspect implacable, elle intimide par sa taille. Elle impose le respect par sa simplicité qui ne vise qu’à être efficace. Avec elle, grâce à elle, pour elle, je découvre l’infini, le néant, le plein.
A ses cotés je me sens seigneur. Je pourrai vaincre une armée avec elle.
Il ou elle? Dieu est-il sexué? « Elle » lui convient mieux. Elle est belle… belle comme le pêché, une séquelle, un vrai scandale. Je suis le prêtre avec les clefs du temple et je deviens vandale.
Elle est souvent synonyme de la fin d’un dur labeur, de beaucoup de sueur et d’une bière toute prochaine. Elle est l’incarnation du travail terminé!
Enfin le moment tant attendu arrive, tous les critères sont réunis pour que ça marche: elle est pleine, les potes sont là, bref on y fout!
J’appuie enfin sur son bouton rouge, petit, délicat, si sensible mais si efficace pour qui sait s’y prendre…. Douce vibration, râle de soulagement, soupir de plaisir.
Vient le moment de la contemplation béate devant tant de perfection. Son coté implacable nous rend souvent philosophes. Ce va-et-vient presque autistique devient en quelques secondes une drogue sans pareil. La défier? Jamais nous ne l’avons battue… Elle est source d’un bonheur sans fin, d’une vénération sans borne, d’une admiration qui n’a que les déchets comme limite…
C’est avec le sentiment d’un devoir accompli qu’on lui fait un petit bec et qu’on lui dit: « A demain ma belle ».
Le jazz, aimes-tu ça?
Oh que oui! Mais on n’est pas beaucoup dans ce cas là.
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