Belles aventures musicales et émotionnelles mardi soir au festival, où l’on a découvert que l’on peut passer de la méditation à la folie furieuse sans difficulté.
Après son concert pour les festivaliers en herbe de l’après-midi, Nina Attal revient sur la scène du Next Step en début de soirée pour les adultes. Elle a l’air fluet, mais détrompez-vous : l’énergie qui sort de sa guitare en surprend plus d’un au début. Bien entourée de ses six musiciens, la jeune prêtresse funk ne manque pas de cran. Quand elle descend dans la fosse avec sa seule guitare pour un langoureux solo, les spectateurs ne peuvent que s’écarter, conquis. Mais voilà qu’elle remonte déjà virevolter sur scène avec son saxophoniste, entre deux clins d’oeil bien dirigés.
Changement d’ambiance au Temple, où se produit la crème de la crème venue d’Istanbul. Le staff est remisé au balcon. Tant mieux : c’est de là qu’on a la meilleure vue sur le qanun d’Aytaç Dogan. On pourrait rester des heures à observer la précision et la vitesse avec lesquelles il pince les cordes de son instrument. Fascinant! La clarinette et le luth ne sont pas en reste. Tel des coureurs de fond, les musiciens du Taksim trio passent sans transition d’une mélodie joyeuse à un romantisme mélancolique, en s’arrêtant à peine pour recommencer de plus belle leurs improvisations. Le public, composé d’une bonne proportion de leurs compatriotes, est comme suspendu aux notes, à bout de souffle. Nous aussi. Comment peut-on produire une musique aussi envoutante et méditative à la fois?
Encore sous le choc de la révélation turque, on se dirige ensuite vers le lac, juste à temps pour rattraper la soirée du Chapiteau. Tout le monde communie à la grand’ messe d’Abraham Inc. Voilà encore des musiciens qui mettent en valeur le mélange des genres sans oublier leur terreau respectif. Klezmer, jazz et rap? Au premier abord, ça semble un peu absurde, mais ni une ni deux, on se retrouve à danser sans pouvoir s’arrêter. C’est touffu, c’est fou ! Arnaud l’a déjà bien décrit.