Mot de bienvenue

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Le président, il dit pas (toujours) que des bêtises.

La preuve: hier soir à l’occasion d’un petit échauffement semi-privé, il a nous a servi un discours bien senti dont lui seul a le secret (et, avouons-le, les trois autres personnes qui l’ont aidé à l’écrire). Permettez-moi ici d’en repomper sans vergogne le bout, le dernier, celui qui est le plus chargé d’assertions envolées et de larmes à l’oeil.

Ça fait un chouette mot de bienvenue sur ce blog, je trouve:

[…] Evidemment, le festival n’est plus aujourd’hui celui d’il y a trente ans. Comme chacun d’entre nous, il a beaucoup évolué, beaucoup changé. Il a eu des passages difficiles, des moments inoubliables, des joies, des tragédies comme celle de perdre l’un de ses pères fondateurs, Daniel. Mais il a toujours gardé les mêmes valeurs : l’audace, l’ouverture, le partage et une organisation basée sur le bénévolat.

Depuis longtemps déjà, le Jazz n’appartient plus à ses fondateurs ; depuis longtemps déjà, le festival n’est plus seulement l’affaire de ses organisateurs. Il est devenu un bien commun, dont nous avons toutes les raisons d’être fiers, vous et moi. Il n’est pas une entité hors sol, amenée par quelques citadins en un endroit pittoresque, fascinés par la beauté des lieux. Depuis sa création, des habitants de Cully, de Bourg-en-Lavaux et d’un peu plus loin contribuent à sa mise sur pied. Des personnes que l’on voit au quotidien arpenter les rues, qui se croisent chez Martin, au Minaret, chez Nardi ou à l’Epicerie, et qui se réjouissent toute l’année des quelques jours de fête d’un village au centre de toutes les attentions.

En fait, nous n’organisons pas qu’un festival de musiques jazz, mais nous organisons un festival qui se veut jazz, qui vit jazz, qui est jazz. Nous utilisons le terme en adjectif, et nous voulons qu’il dise toutes ces valeurs profondément humaines que l’histoire lui fait porter et que nous souhaitons partager chaque année : la liberté, la prise de risque, la découverte de l’autre et la confrontation avec sa différence, la curiosité, le goût de l’inconnu, la soif de vivre, le dialogue, l’intensité du moment présent, de la vie, quoi !

A 30 ans, toujours animés d’une passion d’adolescent, nous n’en sommes pas moins conscients de nos responsabilités. La qualité de notre travail est reconnue et nous avons du succès. Le succès attire le monde, mais ceci n’est pas une fin en soi. Notre intention n’est pas de devenir plus grand. Notre intention n’est pas de recouvrir le village d’une gigantesque cloche mettant à l’abri de la pluie les festivaliers qui, du coup, ne verraient plus l’endroit magnifique qui les accueille et qui risqueraient, par un malheureux dimanche de votation, de pérenniser cette cloche et muséifier le coin. Nous voulons simplement continuer, avec vous, d’accueillir dignement nos visiteurs. D’où notre souci d’améliorer la qualité d’accueil, d’où notre volonté de créer de nouveaux projets, pour nous renouveler, sans cesse. Ces valeurs qui nous guident, nous les devons certes à l’histoire du jazz, mais surtout à un esprit des gens d’ici, en général.

A Cully, à Bourg-en-Lavaux, il y a quelque chose de particulier, très proche de cet esprit jazz. Alors ce soir, nous voulons non seulement rendre hommage à ceux qui ont eu l’audace, il y a trente ans, de se lancer dans cette aventure, à ceux qui dès la première heure les ont soutenus, mais nous voulons surtout partager avec vous la fierté de ce petit miracle.

Hein dis ?

Bon festival à tous !

Posté par Bureau
vendredi 13 avril 2012
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