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Dimanche 14h00

On a commencé tôt hier, comme il se doit pour un samedi. On a été voir monsieur Bibb, tout en chapeau et en cordes, armé de ses deux guitares et du blues que seule une après-midi ensoleillée pouvait lui donner. Et en le regardant jouer je me suis dit que c’était quand même facile la vie, facile le blues, et que de toute façon le blues c’est la vie.La preuve, c’est que chaque phrase qu’Eric disait pour présenter la chanson suivante se retrouvait tout naturellement partie intégrante de son morceau, dans un ancrage continu au quotidien immédiat. Aussi simple que ça, aussi simple qu’une structure blues, aussi simple qu’une batterie sans tom.

Et puis, Tigran. Il y a quelques mois, Carine m’avait dit avec cette étincelle dans ses yeux de programmatrice qui signifient à peu près « tieu ça va être beau », qu’il voulait faire de la drum’n’bass. Il en a fait, aussi. Mais pas seulement, il a fait tout ce qu’il voulait en fait, avec une formation absolument incroyable dont on avait aucune idée avant. On lui a fait confiance, il nous l’a bien rendu, le plus beau concert jusqu’ici. Une tension maîtrisée entre des racines qui plongent profond dans la terre arménienne et un jazz de nouvelle génération enragé, joué debout, saccadé, grandissime. Beauté du métissage, fougue touffue et excellence virtuose.

À peu près tout ce qu’on a pas eu après.

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