Solissimo

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Essayons de rester clair et de faire des phrases, même si c’est vraiment pas facile, dans ce Temple et avec toutes ces notes, même si ça fait tourner la tête et que l’improvisation déteint complètement sur le textuel…

Incapable de rester assis, le jeune. Un besoin quasi pulsionnel d’aller toucher ce son au plus près, de le prendre dans sa main avant de le donner aux autres. Le solo est un exercice impardonnable, on le sait depuis longtemps, ou au moins depuis 75. On avait vu Yaron avec son trio l’année passée, le revoici seul face au Bösendorfer du Temple, dans cet atmosphère qui est vraiment, définitivement, exclusivement, incroyablement propice aux moments hors-temps, suspendus haut, très haut.

Et on a pas attendu longtemps avant de voir revenir Kurt avec ses cheveux longs, il nous avait quitté depuis vendredi passé, vers les 2h du mat, il est revenu avec ses Converses toile, ses accords faciles et ses structures claires. Pas vraiment étonnant: c’est toujours ce même principe de déconstruire un thème, décortiquer une structure, élargir, étendre, tendre, étirer, tirer, traîner, laisser sonner. C’est ça le piano solo, et alors le grunge pour ça c’est agréable, c’est efficace, ça se laisse bien malaxer, à l’ancienne. Kurt était le premier, plein d’autres sont entrés après. Ils ont vu de la lumière, alors ils ont poussé la lourde, et personne ne les a refoulé à l’entrée. C’était même pas tenue correcte exigée. J’ai juste eu un peu de mal quand Leonard Cohen a apporté le digestif, parce que dans un Temple c’est quand même un peu trop facile.

Avec mention, très cher. Et même si Yaron est clairement plus à l’aise dans la repique joyeuse de tout son monde musical, culturel, visuel et pulsionnel que dans la redite un peu poussiéreuse des vieux thèmes, il nous a à son tour suspendu là-haut, très haut.

Posté par Bureau
samedi 4 avril 2009
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