Les compte-rendus de Julie: Sandra Nkaké

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C’est l’invité de la rédaction blog de cette année: Julie Henoch vient ponctuellement nous apporter son point de vue sur les concerts du IN. Troisième épisode: Sandra Nkaké

Comment est-il possible de ne pas avoir pas été emballée par le concert de cette grande chanteuse qu’est Sandra Nkaké, elle dont l’univers si fort s’accompagne d’un groupe qui « envoie » sacrément ? Un show super travaillé, des costumes impeccables, des lumières superbes, une salle qui exulte… Et moi qui reste de glace.

Oui, je vois bien que ça joue super, que c’est original, qu’ils sont doués. Sandra Nkaké a un sacré charisme, un chouette pompon de cheveux sur la tête et une petite boucle d’oreille vert fluo accordée à ses ongles. Un petit côté Grace Jones, je ne dois pas être la première à le dire. Mais un question me taraude dès le début du concert et m’empêche d’entrer dedans : c’est nouveau ce perfectionnisme ? A vouloir faire en sorte que le moindre mouvement, la moindre note soit raccord, calée au millimètre dans cette longue et savante scénographie ? Si l’intention est bonne – nombreux sont les groupes qui oublient qu’être sur scène, c’est aussi donner un show – ici, too much is too much. On sent presque les réflexions qui ont été faites en résidence (”oui, bonne idée, fait aussi les cornes du taureau sur « Buffalo »”), le tout est encore rigide et manque de spontanéité. A tel point que la belle doit parfois se raviser et ravaler son beau sourire pour coller à la setlist, qui veut que ce soit justement le moment émotion (visage triste). Plein d’arrêts rythmiques contrôlés et grandiloquents. Peu de place pour l’interaction avec le public, les titres s’enchaînent invariablement, reflets d’une époque où l’ont craint tout flottement. Drôle d’ordre des morceaux, d’ailleurs : un qui bouge, un triste, un qui bouge, etc. « Tant que nous avons notre libre-arbitre, exprimons-nous ! », tel semble être le message que Sandra Nkaké veut faire passer, au point de nous l’asséner, comme une prêtresse en pleine révélation, près de cinq fois dans la dernière demie heure du concert. Et ce « Killing in the Name », reprise très risquée de Rage Against the Machine, qui ne manquait pas de volume, mais de vraie hargne, de rock, de contexte…

Enfin, quand Sandra Nkaké chante « Let it all out », c’est justement ce qu’on a envie de lui dire. Avec une personnalité et une voix aussi brûlantes et imposantes, nul besoin d’en faire autant.  On l’adore quand elle se met à danser comme une folle, à monter sur le bar qui longe le Next Step, ou quand elle taquine un indélicat dont la sonnerie de téléphone dérange une belle balade a cappella. C’est précisément quand elle a de la place pour évoluer et qu’elle n’est pas engoncée dans sa scénographie qu’on perçoit tout son talent.

Posté par Bureau
vendredi 20 avril 2012
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