Avishai Cohen, solo de haut vol

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Ami du festival depuis plusieurs années, Avishai Cohen s’est livré hier soir à un exercice de haut vol et une première pour lui : un concert solo. Alors que la veille, entouré de tous ses musiciens, il avait fait danser le public du Chapiteau sur la musique de son projet Jazz Free, c’est un face-à-face intime qu’il a offert hier aux mélomanes venus le voir jouer dans l’écrin du Temple.

Passant sans effort de la contrebasse au piano, chantant en hébreu, en espagnol, en anglais, Avishai Cohen a dévoilé à l’assistance l’étendue impressionnante de son registre et son éclectisme. Accompagné de sa seule contrebasse, il a revisité Vamonos pa’l monte, une salsa d’Eddie Palmieri, en invitant le public de le rejoindre au chant, poussé dans l’épure un It don’t mean a thing de Duke Ellington, affronté Bach dans ses moindres retranchements en frappant les cordes et le corps de son instrument, rempli d’émotion le chant traditionnel juif Shalom Alekhem, avant de le finir en spirale en suivant le rythme des battements de mains de plus en plus rapide du public.

Avishai Cohen © Michel Bertholet

Délaissant par moment sa fidèle contrebasse – il a avoué jouer sur le même instrument depuis ses 26 ans –, Avishai nous a rappelé qu’il est d’abord pianiste de formation. Et quelle maîtrise ! Balançant entre des compositions lyriques comme Layla et des explorations rythmiques intenses, il a emmené le public dans un voyage riche en échanges. Car Avishai Cohen n’est pas du genre diva. Passé deux morceaux, il a demandé à l’audience de participer. En chantant, mais aussi en proposant des titres à jouer, voire même à le rejoindre sur scène pour jouer avec lui ou danser (sic !). Et un courageux a osé ! Se mettant au piano, il a démarré sur les chapeaux de roues et a joué un blues sur lequel, espiègle, Avishai est venu le rejoindre.

Hier soir a été un moment suspendu dans le temps au Temple. Une rencontre avec un musicien qui a plus que jamais montré une sincérité profonde dans son art. Avishai Cohen, merci !

Avishai Cohen © Michel Bertholet
Posté par Bureau
lundi 3 avril 2017
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